Le mois prochain, cela fera un an que nous avons retiré notre plus vieux de l’école alors qu’il était à la fin de sa première année du primaire. Depuis, nous faisons « l’école à la maison », aussi appelé « l’éducation à domicile ».
Peut-être avez-vous déjà un paquet de questions en tête, tout comme j’en avais lorsque mon épouse et moi faisions les pours et les contres d’aller de l’avant avec cela. Premièrement, quoi ? C’est possible (et légal) d’enlever son enfant de l’école ? Oui, tout à fait. Évidemment, la pandémie aura permise à un grand nombre de familles de découvrir cette option. Ce n’est pas quelque chose qui est discuté ou enseigné dans la société en général, donc cela reste tout de même plutôt marginal. Sachant que cela est possible, qu’est-ce que ça veut dire et comment ça fonctionne ? Là, il faut chercher. Il y a le site du gouvernement, les groupes Facebook, les blogues d’expériences de parents, etc. Revenons en avril 2021, alors que nous étions plutôt désespérés comme parents. Notre garçon avait des difficultés au niveau du développement du langage. Lorsqu’il était en garderie, cela était déjà un problème « détecté ». Par chance, nous avons été en mesure d’obtenir des services d’orthophonie au CPE une fois par semaine. Il faisait certain progrès, mais ne semblait pas en mesure de rattraper vraiment le retard. Ce retard a été mis de l’avant en première année, alors que d’être en mesure de s’exprimer clairement devenait une nécessité dans l’environnement de classe. Avec la pandémie, les suivis orthophonistes étaient pratiquement sans résultat (forçant l’utilisation de masques). Avec ce problème de langage a alors découlé d’autres problèmes : apprentissage plus lent, manque d’estime de soi, intimidation. Notre garçon a une attitude positive en général, mais on pouvait voir qu’il n’était pas heureux. Au cours des mois précédents du retrait de l’école, nous avons eu passablement de rencontres avec les spécialistes et les membres de l’école. Globalement, ce qu’on nous disait, c’est que ça lui prendrait « plus de tout » : plus d’orthophonie, plus d’orthopédagogie, plus d’apprentissage au privé, plus, plus, plus… À ce point, nous étions vraiment déconcertés. C’est alors que nous avons fait : attends minute. Est-ce qu’on veut donner une chance à notre petit de 6 ans, ou est-ce qu’on veut en faire un diplômé universitaire l’année prochaine ? La société pousse tous les enfants à être au même niveau au même moment. Mais si cela n’était pas la bonne façon de faire ? Lors d’une « rencontre au sommet » où il y a avait l’enseignante, l’orthophoniste et l’orthopédagogue dans la même salle que nous, voyant que la discussion n’allait nulle part, nous avons simplement dit : « on pense retirer notre enfant de l’école ». Évidemment, s’en est suivi la panique générale, tous nous disant que cela serait la pire chose pour notre garçon. Presque un an plus tard, c’est la meilleure chose que nous pouvions faire pour notre garçon. Je me rappelle du dernier rapport de l’orthophoniste mentionnant qu’il fallait redoubler le nombre et la durée des rencontres. Bonne nouvelle : deux mois après le retrait de notre garçon de l’école, sans service d’orthophonie ou autres, son développement du langage s’est amélioré de façon exponentielle. Vraiment incroyable. Il y a certainement beaucoup de bon à faire l’école à la maison. J’aimerais apporter une nuance ici. Je ne suis pas enseignant, et je ne veux pas l’être. Nous n’avons pas retiré notre enfant pour faire la même chose que l’école sauf à la maison. Non, ça ne ferait pas de sens. Je n’ai pas la formation, je n’ai pas l’intérêt, je n’ai pas le temps, et je ne veux juste pas faire une classe dans ma salle à manger (quoiqu’elle ressemble souvent à un studio d’artiste, le type non organisé et pêle-mêle). Ce que je viens juste d’écrire ici, j’aurais aimé le lire lorsque j’ai commencé à chercher comment ça fonctionne, le « homeschooling ». Mais la plupart des groupes Facebook m’ont ajouté une couche de stress lorsque je lisais tous ces parents inquiets de trouver quels manuels utiliser pour enseigner. Si on s’attarde à vouloir faire comme à l’école, oui, alors là il y a certainement de quoi perdre la tête. Car au départ, mon épouse voulait faire comme à l’école. Elle s’est donc assise, pendant plusieurs heures chaque matin, pour enseigner ce qu’on peut bien enseigner au niveau primaire à l’école. Mais elle devenait frustrée par le manque d’attention de notre garçon après la première heure. Après quelques semaines ainsi, elle voulait le remettre à l’école. Je me suis dit, quelque chose cloche. Est-ce normal de pousser des petits ainsi à faire la différence entre un verbe, un sujet et un déterminant, toute la journée longue ? Je suis un adulte et je confonds encore certains concepts de grammaire. Alors j’ai continué mes recherches concernant les techniques d’école à la maison. Plus je me suis renseigné, et plus j’ai prié pour être pointé vers une solution, plus je me suis ouvert l’esprit à quelque chose d’autre : le « unschooling », ou la non-scolarisation. Quand j’ai lu ça, j’ai couru à mon épouse et dit : « c’est ça ! C’est en plein ça que je veux faire, le unschooling ! ». J’avais l’air d’un enfant qui venait d’avoir la boîte du Transformers demandé à ses parents pour Noël. Grosso-modo, la non-scolarisation, c’est le concept de laisser son enfant apprendre à sa propre vitesse et selon ses intérêts, dans le but de promouvoir l’autonomie d’apprentissage. Si l’école propose de faire la page 24 du cahier d’exercice de français, moi je propose plutôt de lire le catalogue de jouets. Si l’école propose de faire les deux pages d’exercices sur les fractions, moi je propose plutôt de faire la recette de pain aux bananes. Vous voyez l’idée. L’apprentissage, ce n’est pas juste dans les livres d’école, c’est partout dans notre quotidien. Vous dites : « c’est du n’importe quoi ! ». Mon épouse disait ça aussi au début, certainement avec un grain de raison. Après tout, mon épouse et moi avons fait de longues études jusqu’au niveau universitaire, alors on ne sort pas facilement l’école si bien incrustée en nous. Pour cela, il faut « rewire » (recâbler) notre cerveau. L’être humain est une créature incroyable. Nous naissons avec les capacités de curiosité, de découverte, d’apprentissage et de création. Les bébés et les tout-petits sont des êtres hyper-créatifs, à voir les drôles de choses qu’ils font et qui nous épatent chaque jour. C’est pour cela que l’être humain est capable de grandir et d’apprendre. C’est inné, l’intérêt d’apprendre. Malheureusement, une fois mis dans l’école, cet intérêt décroit tranquillement. Pourquoi ? Parce qu’on nous indique quoi faire. On met des murs et on nous trace le chemin à suivre. Il n’y a plus l’aspect de découverte, ou du moins, il est beaucoup moins présent. L’enfant créatif laisse place à l’enfant passif. Il arrive un point où lorsque l’enfant n’apprend pas quelque chose à l’école, il ne l’apprendra pas par lui-même. La non-scolarisation, c’est le concept inverse : ne forçons pas l’enfant et laissons-le découvrir par lui-même selon ses intérêts. La curiosité et la créativité feront le reste du travail. Vous doutez ? Bien voilà. Notre deuxième garçon est niveau maternel. Il apprend à écrire des mots tout seul, selon ses intérêts, par exemple en regardant les livres sur les jeux Mario Bros. Parfois, je lui montre les lettres et quelques sons, mais il apprend tranquillement sans même qu’on s’en rende compte. Un moment il arrive et il lit un mot, à notre grand étonnement. « Comment tu as appris ça ? » Il soulève les épaules en souriant. Vraiment incroyable. Voilà, nous sommes au 11e mois d’école à la maison. Évidemment, il y a beaucoup plus que ça à discuter, par exemple la place du gouvernement dans tout cela, car nous avons certains « comptes à rendre ». Des sujets pour une prochaine fois. De notre expérience personnelle, je peux en dire que cela a été très positif pour nous. Ce n’est certainement pas pour tout le monde, il faut déjà avoir une certaine flexibilité au niveau travail par exemple. Mais si vous pouvez vous le permettre et que vous hésitez, je vous invite à y réfléchir car il y a beaucoup de possibilités. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à commenter ou à m’écrire, je ferai un autre billet inspiré de vos intérêts.
4 Commentaires
Vous cherchez une belle activité pour les petits de votre garderie ou CPE ? Amenez-les chez Bouge Petit et ils auront une expérience inoubliable ! Vous êtes administrateur ? Contactez-nous pour réserver pour votre groupe. Vous êtes parent ? Proposez l'activité à votre directrice de garderie !
Pour plus d'information, visitez notre page Garderies. Bouge Petit est un café et centre d'activités physiques pour parents avec bébés et jeunes enfants situé au 6546 avenue Papineau, Montréal. Notre environnement unique et sécuritaire fera le bonheur de vos petits. Nous vous attendons ! Contactez-nous dès maintenant pour réserver vos sorties ! |
Bouge PetitBouge Petit est un café et centre d'activités physiques pour parents avec bébés et jeunes enfants situé au 6546 avenue Papineau, Montréal. Archives
Juin 2024
Catégories
Tous
|