Bouge Petit approche ses 6 années d’existence. Beaucoup de choses sont arrivées pendant ces années, et pour n’en nommer que quelques-unes : la naissance de notre 4e enfant, la covid, l’école à la maison, ma récente conversion en Christ, le retrait de ma naïveté (quoique toujours en travail continuel).
J’ai un souvenir vivide comme si c’était hier, en janvier 2018, alors que Bouge Petit était dans sa première année, que j’écrivais un billet sur ce blog parlant de mes frustrations en tant que petit commerçant. J’en remettais alors avec un deuxième billet un mois plus tard, qui avait même eu l’effet d’avoir la Ville de Montréal de me contacter et mettre en place une équipe pour se pencher sur les problèmes. Ma naïveté d’antan ! En 2018, j’avais de la frustration constante en moi. Compréhensible : j’investis temps, argent, énergie, famille dans un projet, pour voir des embuches qui sont démesurées et anti-productives. Aujourd’hui je relis mes billets, et j’acquiesce simplement, « oui ». Vous savez certainement le sentiment : vous travaillez fort, vous semblez avoir du succès, vous êtes occupés par tout et rien, et vous réussissez à mettre quelques heures d’activités par semaine en famille avec vos petits. De l’extérieur, on vous pense en contrôle. De l’intérieur, par contre, il y a toujours quelque chose qui cloche, un problème n’attend pas l’autre, pas moyen d’avoir la paix. Les obligations s’accumulent, votre agenda déborde, vous courrez après votre temps, vous n’avez pas le temps de tout faire, vous ne voyez pas grandir vos enfants. Bref, bienvenue dans le « rat race ». Alors, on met la faute sur tout et tout le monde. Trop de taxes, trop de dépenses, pas assez d’argent, difficultés de trouver des employés, difficultés ici et là. Sans surprise, j’étais comme cela. Pendant la covid, Bouge Petit a été fermé pendant plus d’un an et demi. Quand on vient vous retirer votre seul revenu, à vous et votre épouse, ça accélère votre prise de conscience. On réalise rapidement que nous vivons dans un monde où les règles du jeu ne sont pas sous notre contrôle. La frustration tant existante en 2018, on la retrouve centuplée soudainement, sans progression graduelle. Entre ça et un accident de voiture dans un mur, la différence n’est que métaphorique. Je peux vous garantir, quand on se retrouve acculé au mur, on change notre perspective sur la vie. Mon épouse et moi sommes entrepreneurs, ce n’est pas notre première business. Nous connaissons les risques inhérents à être en affaires. Mais quand on atteint l’apogée de la montagne des montagnes, clairement la naïveté tombe. On remet alors tout en question. On recherche réponses. Dans ce processus, j’ai réalisé beaucoup de choses. J’ai réalisé qu’il y a beaucoup trop de mensonges dans ce monde pour y vivre sainement. Mais qui a dit que pour être heureux, il faut s’endetter en hypothèque pour avoir la grosse maison, avoir les deux voitures de l’année, placer nos billes en REER optimisé par un conseiller qui travaille pour une multinationale qui n’a pas notre intérêt à cœur, avoir notre bas de laine pour nos vieux jours, travailler plus pour la prochaine promotion, envoyer les enfants à la garderie et à l’école pour pouvoir travailler le plus possible pour recommencer à nouveau à s’endetter d’avantage et ainsi de suite. Le « rat race ». Ça sonne familier ? Normal, on nous endoctrine et nous gave de publicités depuis notre naissance pour ce but. On nous dit de rester en rang, ou sinon vous êtes un imbécile heureux qui va finir sa vie pauvre dans la rue. Ce qu’on oublie ? Demain est un autre jour. Qui sait si demain on sera là ? Combien de personnes connaissez-vous qui sont tombées gravement malades dans les derniers mois ? Beaucoup trop. Autour de nous, facilement une dizaine, pourtant rien n’indiquait cela venir. Ces gens avaient leur plan de vie, mais à quoi bon, maintenant. Quand on vous coupe votre humanité, on pense à beaucoup de choses. La question la plus importante est, dans quel monde vivons-nous ? Dans un monde où nous n’avons aucun contrôle, même si on veut nous laisser penser autrement. Dans un monde où les gens ne croient plus en rien, alors nécessairement, il faut croire en quelque chose, donc le gouvernement est le point de repère. Et quand on réalise qu’on nous ment en pleine face et qu’on ne croit plus en rien, on ne peut rester ainsi. Notre cœur ne peut être rempli par le vide. Je me suis alors tourné vers Jésus. Cela a été un processus graduel, mais éventuellement j’ai ouvert mes yeux à la vérité. Vous savez cette frustration, et ce vide en moi, tout cela est disparu en même temps. Alors je peux relire ce que j’écrivais jadis, et dire « oui », sans ressentir frustration. Tous nos problèmes ne sont rien à comparer à l’amour que Dieu a pour nous. Lorsqu’on donne sa vie à Jésus, tous les problèmes du monde vous passent par-dessus la tête, car le Saint-Esprit est en vous. Si vous pensez que votre vie est sans problème, que vous ne pourrez pas vivre le genre de situation que j’ai vécu, may God open your eyes. Mais si tel est le cas, je vous inviterais à la précaution, et je vous dirais ceci : il n’est pas trop tard pour, vous aussi, chercher un vrai sens à votre vie, en acceptant Jésus, notre sauveur. Mais vous pensez « pourquoi cela, ma vie est bonne : bon travail, maison, voiture, enfants à l’école avec plans futurs pour l’université, la famille ca va bien on voyage à Disney ou dans le sud chaque année, belle retraite à venir. Et puis, le gouvernement me dit que la religion c’est pas bon. » Je réponds ici simplement : globalisme. Faites vos recherches. Après tout, pour beaucoup, vous avez fait des études universitaires, vous êtes certainement en mesure de faire ces recherches. Mais en parlant avec les clients, surprenamment, très peu sont avertis. C’est normal, le gouvernement en fait partie. Ici n’est pas le temps de rentrer dans le sujet, mais sachez que l’avenir est préoccupant. Mais si vous devez retenir quelque chose de ce texte, sachez que ce qui compte, à ce point-ci, c’est d’être sauvé par la grâce de Dieu. Un jour, le saviez-vous, nous serons jugés pour notre temps sur terre. N’aimeriez-vous pas avoir l’assurance d’avoir bien fait et d’aller au ciel ? Moi, définitivement. Car après-tout, l’éternité, c’est long. Cela commence donc par rechercher Jésus, et suivre son chemin dans votre vie. Vous ouvrirez alors votre cœur sur ce qui est important. Le temps presse, sinon je n’aurais pas écrit cela pour vous, aujourd’hui. Mon cœur demande que je partage la bonne nouvelle avec vous, ma partie est faite, à vous maintenant de prendre la décision, la décision la plus importante de toute votre vie. Soyez bénis.
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Je ne sais plus quoi dire à mon épouse, tellement j’ai honte de l’attitude de notre ville, et plus largement, notre Québec.
Dax Dasilva a partagé une nouvelle sur son fil Twitter qui m’avait échappé : « Mile End record stores facing steep fines for staying open late ». Je ne pouvais pas en revenir. La ville de Montréal, qui s’acharne déjà à faire de la vie des petits commerces un enfer, a décidé de remettre des amendes salées de 2500$ à des magasins pour être restés ouverts après 17h. Des magasins de disques vinyles qui peinent à survivre. Je ne pouvais le croire, alors j’ai fait d’autres recherches. Mais c’est bien vrai, c’est relaté sur Radio-Canada, La Presse, TVA Nouvelles. La ville de Montréal dit que c’est une loi provinciale que les établissements commerciaux peuvent ouvrir seulement entre 8h et 17h. La ville dit également qu’elle n’y peut rien. C’est pas sa faute, mais elle est vite sur le piton pour donner des amendes pour le non-respect d’un règlement qu’elle ne contrôle même pas. Le commerçant de disque le dit lui-même : il fait le plus de revenu pendant les fins de journées et fermer à 17h vient carrément causer préjudice à son commerce. Il a ses dépenses à payer s’il veut survivre. Mais pendant ce temps-là, la grande librairie au coin de la rue a droit à une exemption et peut fermer à 22h. Allez savoir pourquoi. Je l’ai déjà dit une fois, deux fois, trois fois et je le redis encore. La ville de Montréal SURTAXE les petits commerces. Un commerce paye jusqu’à 4 fois plus en taxes municipales pour une surface comparable d’une propriété résidentielle. Quatre fois ! Avec autant de taxes à payer, est-ce qu’on pourrait s’entendre qu’un commerce peut décider à quelle heure il veut faire ses affaires ? C’est quoi, sommes-nous en 1950 ? L’internet ne ferme pas à 17h. Si le propriétaire veut faire des heures de plus dans son commerce, c’est son droit. Nous vivons dans une société où le gouvernement dicte ce qu’une personne peut ou ne peut pas faire chez lui. Que ce soit le « Bonjour Hi » ou autre, le gouvernement ne peut s’empêcher de mettre son nez dans ce qui ne le regarde pas. Le gouvernement nous dicte quoi dire, quoi penser. Nous sommes des zombies et il n’encourage pas la valeur du travail, la croissance en affaires et le succès. Être entrepreneur au Québec, c’est comme avoir une laisse au cou : tu peux pas faire ce que tu veux, sinon on te tire sur la laisse plus vite que t’as le temps d’avaler. Je suis frustré, mais encore plus, honteux de cet environnement malsain. Chaque fois que ce genre de nouvelle sort et que j’en discute avec mon épouse, c’est toujours le même questionnement. Qu’est-ce qu’on fait encore ici ? Cette ville est vraiment petite, en mentalité. On se fend en quatre pour faire un commerce unique, superbe et on y met tout notre amour. Mais en bout de ligne pourquoi ? Si tout est fait pour nous mettre des bâtons dans les roues. Les petits commerçants sont laissés à eux seuls. Ah non, c’est vrai, la mairesse promet une Xième consultation publique sur la question. Bien oui, on sait bien qu’à part dépenser l’argent des contribuables, ça ne donne rien. Mais pourquoi la mairesse ne prendre pas ses responsabilités pour laquelle elle a été élue ? Il est temps qu’elle nous démontre qu’elle sait prendre les rênes de cette ville et qu’elle sauve ce qui reste de l’écosystème des petits commerces indépendants. J’ai déjà fait ma prédiction de ce qui arrivera aux petits commerces sans une réelle intervention des élus en place. Je parle de la problématique depuis des années, mais rien ne semble passer, ou très peu. La ville y va de mesures placebos qui sont temporaires et n’ont aucune valeur à long terme. Peut-être que la ville préfère sauver les enseignes des commerces qui ferment, que de sauver les commerces eux-mêmes avant qu’ils ne ferment. Mais qui suis-je pour penser, je ne suis qu’un petit commerçant dans Rosemont. Bouge Petit approche ses 3 ans d’existence. J’ai l’impression que c’était encore hier qu’on ouvrait notre commerce. Je n’en avais pas dormi la veille. J’essayais de terminer de configurer nos écrans de menu à 4am pour être prêt à l’ouverture. Une patrouille de la police de Rosemont était même venue cogner à la porte, par curiosité, pour voir nos installations en pleine nuit. J’étais épuisé de tous les longs mois de travail, mais l’adrénaline me gardait éveillé.
L’ouverture n’était pas l’atteinte d’une finalité, mais bien le début d’une folle aventure. Naïf et fébrile, je pensais que nos ennuis étaient derrière nous. Force est de constater, 3 ans plus tard, que j’étais bien dans le champ ! Bouge Petit est notre joyau. Mon épouse et moi, nous le chérissons. Nous avons tout conçu le concept from scratch. À notre connaissance, rien de tel n’existait lorsque nous avons ouvert notre petit café et centre d’amusement pour les parents avec des tout-petits. Ah, quelle idée géniale, pensais-je ! Mais j’avais sous-estimé le marché très spécifique dans lequel nous nous embarquions à grands pas. Ni juste café, ni juste centre d’amusement, ni pour enfant de tout âge, ni chaussures acceptées, Bouge Petit était sur papier un drôle d’hybride clairement conçu par des parents qui avaient un peu trop d’idées folles. La réalité est que ce n’est pas pour rien qu’il n’existe que très peu de concept du genre : c’est un marché très difficile. Il fait beau soleil ? Les enfants en profitent pour jouer dehors. Jour de semaine ? Les CPE sont plein et les parents travaillent. Journée de grosse pluie ? Ah ben non il pleut trop, on reste à la maison. Arg !!! Où sont les clients ? « Mais qu’est-ce que c’est que cette business où les gens se pointent pas !!! » me demandais-je à répétition pendant la première année d’ouverture. Mon épouse et moi n’en avons pas dormi d’innombrables fois. Nous avons vu d’autres petits commerces pour parents avec enfants ouvrir et fermer pendant ces années. Heureusement, avec le temps et la patience, Bouge Petit s’est doté d’une solide réputation de qualité et a le privilège de côtoyer une belle clientèle que nous aimons beaucoup. Nous avons eu à surmonter des montagnes, mais nous en sommes toujours sortis plus forts et certainement plus humbles. Lorsque vous visitez Bouge Petit, peut-être sans le savoir, vous entrez dans une petite business familiale, qui a vécu son lot de difficultés. Parfois, je ressens le besoin de partager ce genre de faits vécus, peut-être dans le but d’éviter une visite chez le psychologue, ou peut-être plus dans l’optique de vous faire prendre conscience que derrière tout petit commerce, il y a une histoire humaine. Si vous nous visitez un samedi matin à 10am une journée pluvieuse et que nous sommes plein, dites-vous que c’est bien grâce à cela que Bouge Petit existe encore aujourd’hui. Nous remercions Dieu que nous avons cette chance de pouvoir continuer à offrir une expérience unique à notre clientèle. J’aurais suffisamment d’anecdotes pour écrire pendant toute la nuit, mais je vais m’arrêter ici. Je me garde du contenu, si cela s’y apprête, pour d’autres billets. Benjamin L’irréalité, c’est d’être commerçant à Montréal. J’en ai parlé dans trois billets l’année passée. Le problème : on a le taux de taxation commerciale le plus élevé au Canada. Montréal aime être numéro 1, alors voilà une statistique de plus dans son sac.
L’inspiration de ce billet me vient de l’écoute de la capsule « Un frein aux affaires, les taxes municipales à Montréal? » de l’émission Gravel le matin. Et l’inspiration me vient aussi d’une liste croissante d’annonces de commerces qui ferment : Magasin Arthur Quentin : fermé après 43 ans MEC sur St-Denis : fermé après 7 ans Saint-Jude Gym & Spa : fermé Librairie La Feuille Enchantée à Québec : fermé après 27 ans Magasin Lozeau sur St-Hubert : vendu après plus de 90 ans Et la liste continue chaque jour. Par exemple, la rue Saint-Denis a un taux d’inoccupation commercial de 23%. Un espace commercial sur quatre est vacant ; il est soit à louer, soit à vendre. Mais d’où vient cette hémorragie commerciale ? Il existe évidemment plusieurs sources au problème, comme la circulation automobile, les chantiers, le stationnement, la compétition. Mais la plus grande part du gâteau, c’est le taux de taxation élevé attribué aux commerces. J’en avais déjà parlé dans un billet précédent, Montréal a le taux de taxation pour commerces le plus élevé de tout le Canada : soit 37.76$ du 1000$ d’évaluation foncière comparativement à 24.40$ pour Toronto et 10$ pour Vancouver (pour l’année 2018). Ainsi, le ratio de taxation d’un immeuble non-résidentiel (commercial) comparé à un immeuble résidentiel est de 4 pour 1. Par exemple, pour la même superficie, un espace résidentiel payant 1,000$ en taxes municipales, l’espace commercial en paie 4,000$. Pourquoi les commerces payent donc si cher ? Puisque la valeur des immeubles à Montréal a explosée durant la dernière décennie et qu’aucun changement n’a été apporté par la Ville pour assouplir le fardeau fiscal des commerces. Ainsi les propriétaires d’immeubles refilent la facture des taxes aux commerces via les loyers des espaces. Il devient de plus en plus difficile de pouvoir en payer les frais et de continuer à être en affaires. Les commerces tombent, un à la fois. Si la Ville ne fait rien (ou peu) pour aider les commerces, il y a une bonne raison (outre le fait que ce ne sont pas les commerces qui apportent des votes aux élections). Comme le mentionne Jacques Nantel, professeur émérite à HEC Montréal et spécialiste du commerce de détail : « La Ville est encore convaincue que la taxe sur les édifices commerciaux, c'est la manne. » En d’autres mots, les commerces paient une large part des taxes que la Ville reçoit et c’est de l’argent facile. Si la Ville réduit la part des taxes des commerces, alors elle a un manque à gagner qu’elle devra obtenir ailleurs, possiblement en augmentant les taxes résidentielles, ou, oserai-je proposer, sabrer dans ses propres dépenses et frais d’administration. Fast forward 5 ans à 10 ans d’ici, à ce rythme, il ne restera pas beaucoup de commerces encore ouverts qui pourront soutenir la part commerciale de la facture globale de la Ville de Montréal. Cela signifie, qu’un jour ou l’autre, la Ville devra arrêter de saigner à blanc le non-résident, pour sa propre survie. Mais la vraie question est : quand se réveillera-t-elle ? Plus elle attend, plus elle extermine des commerces qui pourtant étaient encore viables il y a à peine quelques années. Mais avec chaque nouvelle année vient une nouvelle augmentation de taxes. Un poste de dépenses aux proportions maintenant disproportionnées pour les commerçants. Des villes comme Toronto et Vancouver ont bien compris cette problématique et ont réduit la taxe des propriétés non-résidentielles. Par exemple, encore le mois dernier, une baisse de taxes pour les propriétés non-résidentielles a été votée à Vancouver pour aider les commerçants. À leurs yeux, il en va de la survie des commerces et des petites entreprises. Atteindre un meilleur équilibre dans la balance de taxation entre le résidentiel et non-résidentiel est essentiel pour tous. Le commercial doit continuer à payer plus, mais sans non plus être dans une situation précaire ou de survie. Car en bout de ligne, le commercial va quitter et il y aura un manque à gagner pour la Ville. Tous ces locaux vacants finiront par peser lourd sur l’ensemble des finances de la Ville. Si la Ville de Montréal ne passe pas à l’action dès aujourd’hui, les commerces continueront de fermer et un jour quelqu’un à la perception de la Ville va réaliser qu’il n’y a plus assez d’argent qui entre. Car même si la Ville de Montréal a offert un léger répit cette année aux commerces lors de son budget 2019, il faut réaliser que le problème est simplement décalé d’une année et que rien n’a été réglé. Si la Ville a besoin d’idées pour relancer l’économie locale, en voici quelques-unes que j’offre gracieusement : - réduire le taux de taxation du non-résidentiel - réduire le prix des permis commerciaux - inciter les immeubles non-résidentiel à être rénovés en offrant un crédit de taxes - surtaxer les propriétaires qui laissent leurs immeubles à l'abandon La Ville de Montréal a besoin de redynamiser son économie des petits commerces. Il est encore temps pour elle d’agir, mais le temps presse. Globalement pour la population, les commerces sont importants pour tous, que ce soit pour les emplois qu’ils génèrent, l’accès à leurs produits et services, ou la joie de vivre d’être et d’habiter à Montréal. Nous avons tous une responsabilité de passer le message à notre administration municipale. Trop longtemps, la Ville a ignoré le problème. Il est maintenant temps de passer à l’action. Aussi à lire : Billet des fondateurs : L’irréalité d’être un commerçant à Montréal (Rosemont) Billet des fondateurs : L’irréalité d’être un commerçant à Montréal (Rosemont) – Partie 2 Les commerçants de Montréal, les plus taxés au Canada ? Voilà déjà 3 semaines depuis que notre petite dernière, Lisa, est née. Elle est un petit bébé magnifique, sans colique (touche du bois), elle pleure juste lorsque nécessaire et elle veut simplement être dans nos bras, sentir notre chaleur. Elle est à croquer, nous sommes tous très amoureux d’elle !
Tout va bien dans le meilleur des mondes. La vie est belle, les papillons flottent et les petits lapins gambadent dans la prairie verte. Right. Right?! La vérité : des nuits de 2 ou 3 heures de sommeil dispersées comme on saupoudre du parmesan sur un plat de spaghetti. Et à 40 ans, la pile ne se recharge plus aussi vite qu’avant, c’est sûr ! L’autre jour, je jouais au Lego avec notre plus vieux Joshua et j’ai senti une petite gifle sur ma joue avec un puissant « Papa ! » alors que je réalisais m’être assoupi un moment en position assise. Garder les yeux ouverts m’apparaissait être une tâche colossale. Mais où est donc passé cette vigueur de papa invincible ? Clairement, je ne suis pas aussi invincible que je le pensais. C’est déjà un pas dans la bonne direction : je réalise que c’est difficile d’être parent de 3 petits. Joshua a presque 4 ans, Isaac 2 ½ et Lisa mois d’un mois. Et je pensais jadis : « Tant qu’à être dans les couches, allez un de plus, pourquoi pas ! » Attention : nous voulons 4 enfants, alors c’était prévu ! (oups, mon épouse m’annonce en ce moment que mon rendez-vous de vasectomie est la semaine prochaine !). Notre maison ressemble en permanence à une aire de jeux comme chez Bouge Petit. Des jouets partout. Parce que le rangement, à ce point-ci, c’est très bas dans nos priorités ! Je l’avoue, j’étais naïf. J’ai cru ceux qui disaient « Avoir 3 ou 4 enfants, ça n’ajoute pas plus de travail rendu là ». Clairement, ceux qui propagent cette idée n’ont pas eu 3 enfants ! Je posais justement la question « comment ça se passe ? » à un parent de la garderie qui a 2 grandes filles et un petit garçon. Ce qu’il m’a répondu n’a fait du sens dans ma vie que récemment. Il a dit « on est toujours en infériorité numérique ». Mon épouse me mentionnait justement le passage d’un livre où l’auteur indique la problématique d’avoir plusieurs enfants : ce n’est pas juste d’éduquer l’enfant en relation avec les parents. Il faut éduquer l’enfant en relation avec ses frères ou sœurs. Et il faut aussi éduquer l’ensemble des enfants comme un groupe. Ainsi dans notre cas :
Chaque enfant vient ajouter un niveau exponentiel de nouvelles relations à gérer. Cela est d’autant plus frappant lorsque la différence d’âge des enfants est petite. Isaac dans son « terrible 2 », Joshua dans son « terrifiant 3 ». On est vraiment au cœur de l’éducation comportementale de nos garçons. Ils analysent et enregistrent tout : si on fait un faux pas, on en paie les conséquences. Le manque de sommeil vient ajouter à l’équation de complexité. Nous comptions sur les siestes des enfants pour prendre un peu de repos pendant le jour. Mais depuis quelques jours, ils passent parfois celles-ci à jouer dans la chambre malgré mes efforts pour les coucher. Là, dans mon cerveau, il y a eu un court-circuit à 2h30am : si on veut survivre, il faut trouver des solutions ! Poussé par les recommandations incessantes de mon épouse, j’ai donc acheté 5 livres sur la « gestion de crises et comportementale des enfants ». Si on est capable de gérer une entreprise, on doit bien être capable de gérer une équipe de petits cro-magnons, n'est-ce pas ? Clairement ce n’est pas aujourd’hui que j’aurai réponse à mes toutes questions. Mais avec un peu de vécu et beaucoup de patience, nous allons éventuellement voir l’oreiller au bout du lit. Si vous avez votre grain de sel à donner, n’hésitez pas à l’écrire dans nos commentaires pour le bienfait de tous ceux qui ont (ou qui pensent vouloir) plusieurs enfants ! Les taxes commerciales sont plus élevées à Montréal qu'à Toronto ou Vancouver, comme l’indique le reportage de RDI par Jean-Sébastien Cloutier. Dans le reportage, il est mentionné que la taxation non-résidentielle de la Ville de Montréal est la plus élevée au Canada. Par exemple, les taxes de notre commerce Bouge Petit ont pratiquement doublées en un an.
Mardi le 3 avril 2018, la mairesse Valérie Plante a annoncé la mise sur pied d’un comité consultatif qui sera chargé d’aider la Ville à revoir son « Plan commerce ». Voyez la solution de la Ville de Montréal pour aider les commerçants : dépenser plus d’argent en créant un groupe pour trouver des solutions pour aider les commerçants. Caroline Tessier, directrice générale de l’Association des SDC de Montréal, était en entrevue à l’émission Paul Arcand du 98.5fm le 4 avril 2018. Les SDC, Société de développement commercial, représentent certaines artères commerciales. Nous n’avons pas de SDC représentant l’avenue Papineau. Par définition, les SDC représentent les intérêts des commerçants. D’ailleurs, les commerçants se trouvant dans une zone desservie par une SDC sont obligés de payer leur cotisation de membres. Mais la réalité, c’est que les SDC sont en partie financées par la Ville. En écoutant Mme Tessier, j’avais l’impression d’entendre une représentante de la Ville de Montréal. Rien de concret ; des excuses pour tenter d’expliquer le piteux état économique de la ville. Elle a mentionné : « oui, le commerçant paye actuellement beaucoup de taxes, mais si on a l'achalandage au rendez-vous, si les rues sont pleines, si on met cet accent-là, les gens vont payer leurs taxes avec plaisir ». C’est insensé de penser que c’est le nombre de passants dans la rue qui dicte si un commerce va réussir ou survivre. C’est bien l’achalandage, encore faut-il que les gens achètent dans un commerce. Pour cela, il faut que le commerce puisse être compétitif dans son offre. Les taxes imposées réduisent de façon significative la compétitivité de toute entreprise. Ça me désole de savoir que nous sommes représentés par des gens qui n’ont souvent pas d’expérience en tant qu’entrepreneurs. Ils n’ont jamais eu à se compromettre pour démarrer une entreprise. Ils croient qu’ils peuvent augmenter les taxes sans répercussion sur les commerces et l’économie. La réalité, c’est que le problème numéro un de l’économie de Montréal, c’est la taxation anormalement élevée. Exemple : vous êtes un propriétaire d’immeuble et votre local commercial ne trouve pas preneur. Pourtant, vous avez réduit au maximum, soit près de 50%, la valeur du loyer. Comment est-il possible de ne pas trouver un locataire ? Simple : la taxe municipale, à elle seule, représente parfois 30% de la charge par rapport au loyer. Ajoutez ensuite taxes scolaires, assurances, améliorations locatives et autres. N’oubliez pas aussi la TPS/TVQ sur tout cela. Bref, le commerçant se dit simplement : ça ne vaut pas la peine de risquer. En général, ce n’est pas le prix du loyer qui fait fuir, ce sont les taxes. Il est inquiétant de voir la taxe municipale augmenter, semble-t-il, exponentiellement. La Mairesse de Montréal cherche des solutions ? Qu’elle cesse de créer des groupes consultatifs. Elle devrait réduire immédiatement les taxes sur les bâtisses non-résidentielles de façon substantielle. Cela permettrait aux locaux vacants de recommencer à se louer et à l’économie locale de fonctionner de nouveau. C’est l’offre et la demande. Mais puisque les taxes municipales viennent artificiellement gonfler la valeur locative, il ne reste plus aucune marge de manœuvre entre les propriétaires et les commerçants. Les propriétaires ne peuvent couvrir leurs frais ; les commerçants n’ont pas les revenus pour justifier le prix locatif. Donc tout stagne, rien ne bouge. Malheureusement, les commerçants ne sont pas bien représentés pour faire pression sur la ville. Les SDC ont les mains liées, et mettent leur énergie à desservir une infime partie des commerces de Montréal. Il n’y a pas, à proprement parler, d’association qui défend l’intérêt des commerces locaux. Le commerçant indépendant, pris dans la gestion au quotidien de son entreprise, n’a simplement pas le temps ou l’énergie pour se défendre des abus subis. Il encaisse. Mais pour combien de temps les commerçants peuvent-ils continuer ainsi ? Benjamin Nous sommes entrepreneurs. Et nous sommes parents… pour une 3e fois ! Nous venons de l’apprendre par l’échographie, c’est une fille que nous attendons !
Nous avons deux garçons : Joshua de 3.5 ans et Isaac de 2 ans. Notre surprise est grande d’apprendre que nous allons avoir une fille. Nous pensions vraiment avoir un autre garçon. Notre petit Joshua nous disait sans cesse « c’est une fille » lorsque nous lui demandions son avis. Peut-être savait-il quelque chose de plus que nous ! Cette nouvelle vient mettre du soleil dans nos cœurs. Car nos vies d’entrepreneurs ont été passablement prenantes ces dernières années. En fait, depuis la création de Bouge Petit, nous avons vécus toutes les émotions. Cela aura pris plus de temps que nous voulions pour que mon épouse soit enceinte et nous étions un peu découragés. Le stress de la business, sans aucun doute, n’aidait pas. Heureusement, mon épouse magnifique attend finalement notre petite fille ! Être entrepreneur, c’est jongler avec l’incertitude sans arrêt. Être parent, c’est s’adapter au changement sans arrêt. Être parent-entrepreneur, c’est une garantie de longues nuits sans sommeil. Je compte écrire plus de billets sur notre expérience, du début de Bouge Petit à aujourd’hui. Mais pour résumer, démarrer une entreprise ça semble toujours facile sur papier. Vient ensuite la réalisation et la réalité qui nous rattrape. Toutes sortes de problèmes vous mettent dans l’incertitude et vous forcent à vous adapter au changement. Malgré tout, il faut persister. Le stress ne peut pas prendre le dessus. Il faut toujours trouver des solutions. Il faut user d’imagination sur tous les plans. Avec 3 enfants en bas âge, il faudra certainement user d’imagination ! Et avec une business à faire fonctionner, voilà un challenge de parents-entrepreneurs que nous allons relever. Comme quoi, avoir des enfants, ça n’empêche pas de se lancer en affaires ! Benjamin & Paula Aujourd’hui, Bouge Petit a un an. Déjà une année à offrir un environnement de qualité pour les parents et leurs tout-petits. Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli. Mais nous n’avons pas l’esprit à la fête. Notre frustration atteint un nouveau sommet. J’ai fait part de certaines frustrations envers la Ville de Montréal (et de Rosemont particulièrement) lors d’un billet précédent. Comme mentionné, les commerçants sont oubliés par la ville. Avez-vous marché dans l’une des rues commerciales de Montréal ? Que remarquez-vous ? Moi, c’est le nombre élevé de locaux à louer et de commerces qui ferment. Quand de grandes bannières comme Starbucks ferment plusieurs succursales en peu de temps, il y a de quoi s’inquiéter pour les petits commerçants. Les petits commerces de Montréal aimeraient croître, mais au lieu de ça, ils sont en mode « survie ». Et leur plus grand concurrent ? La Ville. Je vous donne un exemple simple. Quand on a commencé Bouge Petit, notre part de taxes municipales était de 6,549.49$. Cher, car nous ne sommes qu’un petit commerce. Cette année, nos taxes municipales sont de 10,157.01$. Une augmentation de plus de 3,600$ en une seule année. Et je parle seulement de la taxe municipale ici. Vous savez combien de cafés à 3.95$ on doit vendre pour payer ces taxes municipales ? 2,572 cafés (en fait, ça serait sûrement beaucoup plus, car on doit aussi payer pour nos grains de café, le lait et les verres). Nous ne travaillons pas pour nous, nous travaillons carrément pour la ville. Bien sûr, la ville est venue faire une inspection après l’ouverture de Bouge Petit, pour se rendre compte que nous avons fait une très bonne « job » avec nos améliorations locatives. Ils étaient tellement heureux qu’ils ont fait un bon ajustement du rôle d’évaluation foncière, ce qui nous a donné droit à cette augmentation faramineuse. Sans parler également de l’augmentation insensé de 4.6% pour le commercial par la nouvelle administration de la mairie de Montréal. Voyez la logique : si vous faites les choses correctement, légalement, dans le but d’embellir la ville, soyez assuré que vous allez en payer le prix. La ville n’encourage pas son embellissement, elle le pénalise. Pourquoi se fait-il que tout est si délabré à Montréal ? Les permis sont difficiles à obtenir et coûteux. Les travaux sont chers à réaliser. Et en bout de ligne la ville vient vous doubler vos taxes. Pourquoi un entrepreneur sensé voudrait investir dans cette ville ? Je parle avec beaucoup de petits commerces. La plupart sont entre la vie et la mort. Les taxes municipales sur les immeubles appelés « non résidentiels » sont souvent deux à trois fois plus que les immeubles résidentiels. Et pourtant, les commerçants n’ont pas de meilleurs services de la ville. Il est illogique de penser que les commerçants peuvent simplement refiler la facture aux clients, surtout quand une entreprise est en démarrage. Pensez-vous que les commerçants pourront continuer longtemps à se faire exploiter ainsi par la ville ? Non. Il ne faut pas oublier que les petits commerces créent beaucoup d’emplois et ils font rouler l’économie, tout comme les plus grandes compagnies. La ville doit cesser d’augmenter le fardeau fiscal des commerces. À cette vitesse, c’est garanti qu’on se dirige tous vers un mur. Mon souhait est que la mairesse de Montréal et nos élus municipaux lisent ce blogue afin de comprendre ce qui se passe réellement avec les petits commerces. En particulier, les commerces familiaux qui ne peuvent simplement pas faire le poids avec les politiques de la ville. Les grandes chaines peuvent peut-être absorber les coûts grimpants sans cesse, mais les commerçants de quartier ne peuvent pas. Si vous connaissez des gens qui peuvent faire une différence, SVP veuillez partager. Il faut que nous prenions action dès maintenant. Benjamin J’ai lu cette histoire concernant une serveuse congédiée par « manque de sourire ». L’article mentionne que suite à une plainte déposée par la serveuse au Tribunal administratif du travail, le restaurant fautif a été ordonné de lui verser une indemnité pour perte de salaire et doit la réintégrer à son emploi. Les informations quant aux circonstances du congédiement sont nébuleuses. D’un côté, l’employeur parle de la mauvaise attitude et du manque de sourire de la serveuse. De l’autre, l’employé semble s’être plaint pour des sommes de salaire dues. Il faut mentionner qu’il est essentiel en tant qu’employeur de payer ses employés. Ceci dit, malgré que cette histoire manque de clarté pour se former une opinion complète, il n’en demeure pas moins qu’elle me fait réagir à une réflexion que j’ai depuis des années. La qualité du service au Québec. Je suis tanné du manque de sourire. Je suis tanné d’être servi par des employés sous-motivés. Je suis tanné d’avoir l’impression que c’est moi qui dérange la serveuse. Encore un exemple, pas plus tard que vendredi dernier. Mon épouse et moi avons visité un restaurant du vieux port. L’accueil semblait à première vue chaleureux. Mais j’ai vite déchanté. J’ai dû signifier à la serveuse de venir nous servir, au minimum, quatre fois pendant tout le repas. À la fin, on devait même se lever pour aller la chercher. Elle parlait avec les autres employés. Et ce n’est pas comme s’il y avait trop de travail, seulement 3 tables occupées. Un minimum d’attention, madame la serveuse. J’ai parlé avec le gérant, car malgré le service et quelques petits problèmes, la nourriture était bonne. Il nous a alors confié le grand manque de motivation des serveurs et de tout le staff. La clientèle du restaurant a même diminué, il semblerait. Voilà un problème. Car le service compte souvent plus que la qualité de la nourriture dans la décision d’un client de revisiter un commerce. C’est l’expérience qui prime. Je me souviens rarement des plats que je mange, mais je me souviens toujours du service que j’ai reçu. Malheureusement, cette attitude, malsaine et déplacée, semble maintenant plus la norme que l’exception. Offrir un sourire, démontrer de l’intérêt envers le client, porter une attention particulière aux besoins ; voilà des points essentiels au service à la clientèle. Pour un commerce, offrir un bon service est primordial. Les employés doivent le comprendre et l’assimiler. Pour certains employés, probablement, ce n’est qu’un « job ». Mais pour le commerce, c’est une question de survie. Encore faut-il que le propriétaire/gérant passe le mot correctement aux employés. Alors voilà ma surprise, de lire dans l’article que le juge aurait trouvé « les motifs de congédiements peu sérieux ». Le manque de sourire et une mauvaise attitude, pas sérieux ? Quand une entreprise s’efforce d’offrir un bon service à sa clientèle, cela est très sérieux. Quel message est envoyé à l’ensemble des travailleurs du Québec, alors qu’il est déjà assez difficile d’avoir un bon service dans les commerces. Il faut faire une nuance à ce point, car le sourire et l’attitude positive fonctionnent dans les deux directions : pour le commerce et ses employés, mais aussi pour les clients. Un sourire en attire un autre. Une attitude positive est contagieuse, et il ne faut hésiter à l’offrir, autant comme employé que comme client. L’état du service à la clientèle nécessite une sérieuse réflexion. Benjamin Bouge Petit va bientôt fêter une année d’existence. Nous avons choisi Rosemont pour établir notre concept unique, un espace de jeux et café pour les parents avec bébés et jeunes enfants. Nous travaillons d’arrache-pied, 7 jours sur 7, pour faire de Bouge Petit un espace agréable à notre clientèle. Remarquez l’utilisation du mot « irréalité » dans le titre. La définition : « qui n’est pas réel, qui paraît en dehors de la réalité ». Le mot est juste. Être un commerçant à Montréal est tout simplement irréel. La réalité est la suivante : un concept comme Bouge Petit coûte très cher comme investissement. Nous avons investi pour rénover la bâtisse pour la rendre sécuritaire et agréable à regarder. Nous avons investi pour l’aménagement intérieur avec un goût de qualité et du détail. Nous avons investi pour offrir un large choix de jeux amusants et éducatifs pour les enfants. Nous avons investi pour offrir un espace café avec une offre santé pour notre clientèle. Jamais la Ville de Montréal n’a été présente pour nous aider. Il semble que quotidiennement, on a droit à une augmentation quelque part. Que ce soit le prix des denrées que le salaire minimum pour payer les employés. Un commerçant n’a jamais de répit. La mairie de Montréal vit à un autre niveau. Ils vivent bien au-delà de leurs moyens. 300 nouveaux autobus hybrides ? Pourquoi pas. Tout le monde est pour la vertu. Et cela paraît bien pour les électeurs. Mais qui va payer pour cela ? Certainement, en partie, les commerçants. Cette année, la taxe municipale des commerçants de Rosemont-LaPetite-Patrie augmente de 4.6%. Imaginez si un commerce devait augmenter tous ses tarifs de 4.6% soudainement. Cela est irréaliste. Il semble que cette augmentation donnera « plus de services ». Quels services ? L’avenue Papineau est à l’abandon depuis toujours. J’ai moi-même pelleté un espace dans le banc de neige devant le commerce il y a une semaine, afin que les clients « stationnés » dans la rue puissent se frayer un passage. Le banc de neige est toujours là. Rien n’est fait pour penser aux commerces. Certains clients se surprennent que nous n’avons pas de recyclage. À quoi nous répondons : la ville n’offre pas de service pour les commerces. Nous payons une compagnie privée pour le service de ramassage de poubelles, et cela nous coûte 1,200$+taxes par année. Si nous voulons du recyclage, il faudrait doubler ce montant. Cela, nous devons l’assumer nous-même, avec toutes les autres dépenses comme les taxes municipales, affaires, scolaires, loyer, prêts, permis, services, salaires, fournitures, denrées, et j’en passe. Saviez-vous que Rosemont ne permet plus l’asphalte sur votre terrain ? Probablement pas, car vous n’êtes pas allé à la ville pour demander un permis. Un commerce doit avoir un permis pour tout (presque). Nous avons ainsi découvert que l’asphalte ne peut pas être mis sur un espace de stationnement. En fait, la seule option viable est le pavé uni. Mais encore, pas n’importe quel. Cela doit être un matériau dont l’indice de réflectance solaire est d’au moins 29. Même le fournisseur de pavé n’est revenait pas. Et cela malgré le fait que la réglementation existe depuis 2011. Résultat : pour un simple espace de stationnement, il en coûte 4 fois plus cher que l’asphalte. Complètement irréaliste pour un commerce qui essaie de survivre. J’ai écouté M. Benoit Dorais parler à Paul Arcand ce matin au 98.5fm. Paul Arcand a utilisé l’expression « saigner les commerçants ». En aucun moment ai-je senti un intérêt de la Ville de Montréal d’aider les commerçants. La Ville parle d’instaurer des « programmes ». Rien qui n’aide les commerçants, ou même les clients, à rester à Montréal. Après une année d’ouverture de notre commerce, je suis fier de ce que nous avons accompli sans un sou d’aide de la Ville (ou du gouvernement). Mais je suis frustré de cette attitude laisser-aller de la Ville envers une de ses importantes économies : les commerces locaux. Et non, l’économie n’est pas facile, contrairement à ce que tous les gouvernements prétendent. Regardez le nombre de commerces qui ferment et d’espaces à louer vacants. Rien n’est facile à Montréal. Les commerces payent plus de taxes et reçoivent moins de service. Voici l’irréalité à Montréal. Benjamin À lire aussi : Partie 2 |
Bouge PetitBouge Petit est un café et centre d'activités physiques pour parents avec bébés et jeunes enfants situé au 6546 avenue Papineau, Montréal. Archives
Août 2024
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