Je ne sais plus quoi dire à mon épouse, tellement j’ai honte de l’attitude de notre ville, et plus largement, notre Québec.
Dax Dasilva a partagé une nouvelle sur son fil Twitter qui m’avait échappé : « Mile End record stores facing steep fines for staying open late ». Je ne pouvais pas en revenir. La ville de Montréal, qui s’acharne déjà à faire de la vie des petits commerces un enfer, a décidé de remettre des amendes salées de 2500$ à des magasins pour être restés ouverts après 17h. Des magasins de disques vinyles qui peinent à survivre. Je ne pouvais le croire, alors j’ai fait d’autres recherches. Mais c’est bien vrai, c’est relaté sur Radio-Canada, La Presse, TVA Nouvelles. La ville de Montréal dit que c’est une loi provinciale que les établissements commerciaux peuvent ouvrir seulement entre 8h et 17h. La ville dit également qu’elle n’y peut rien. C’est pas sa faute, mais elle est vite sur le piton pour donner des amendes pour le non-respect d’un règlement qu’elle ne contrôle même pas. Le commerçant de disque le dit lui-même : il fait le plus de revenu pendant les fins de journées et fermer à 17h vient carrément causer préjudice à son commerce. Il a ses dépenses à payer s’il veut survivre. Mais pendant ce temps-là, la grande librairie au coin de la rue a droit à une exemption et peut fermer à 22h. Allez savoir pourquoi. Je l’ai déjà dit une fois, deux fois, trois fois et je le redis encore. La ville de Montréal SURTAXE les petits commerces. Un commerce paye jusqu’à 4 fois plus en taxes municipales pour une surface comparable d’une propriété résidentielle. Quatre fois ! Avec autant de taxes à payer, est-ce qu’on pourrait s’entendre qu’un commerce peut décider à quelle heure il veut faire ses affaires ? C’est quoi, sommes-nous en 1950 ? L’internet ne ferme pas à 17h. Si le propriétaire veut faire des heures de plus dans son commerce, c’est son droit. Nous vivons dans une société où le gouvernement dicte ce qu’une personne peut ou ne peut pas faire chez lui. Que ce soit le « Bonjour Hi » ou autre, le gouvernement ne peut s’empêcher de mettre son nez dans ce qui ne le regarde pas. Le gouvernement nous dicte quoi dire, quoi penser. Nous sommes des zombies et il n’encourage pas la valeur du travail, la croissance en affaires et le succès. Être entrepreneur au Québec, c’est comme avoir une laisse au cou : tu peux pas faire ce que tu veux, sinon on te tire sur la laisse plus vite que t’as le temps d’avaler. Je suis frustré, mais encore plus, honteux de cet environnement malsain. Chaque fois que ce genre de nouvelle sort et que j’en discute avec mon épouse, c’est toujours le même questionnement. Qu’est-ce qu’on fait encore ici ? Cette ville est vraiment petite, en mentalité. On se fend en quatre pour faire un commerce unique, superbe et on y met tout notre amour. Mais en bout de ligne pourquoi ? Si tout est fait pour nous mettre des bâtons dans les roues. Les petits commerçants sont laissés à eux seuls. Ah non, c’est vrai, la mairesse promet une Xième consultation publique sur la question. Bien oui, on sait bien qu’à part dépenser l’argent des contribuables, ça ne donne rien. Mais pourquoi la mairesse ne prendre pas ses responsabilités pour laquelle elle a été élue ? Il est temps qu’elle nous démontre qu’elle sait prendre les rênes de cette ville et qu’elle sauve ce qui reste de l’écosystème des petits commerces indépendants. J’ai déjà fait ma prédiction de ce qui arrivera aux petits commerces sans une réelle intervention des élus en place. Je parle de la problématique depuis des années, mais rien ne semble passer, ou très peu. La ville y va de mesures placebos qui sont temporaires et n’ont aucune valeur à long terme. Peut-être que la ville préfère sauver les enseignes des commerces qui ferment, que de sauver les commerces eux-mêmes avant qu’ils ne ferment. Mais qui suis-je pour penser, je ne suis qu’un petit commerçant dans Rosemont.
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